Blue Canyon (Hopiland)

Ma principale motivation pour cette journée en territoire Hopi est la visite du Blue Canyon. Occasionnellement évoqué sur les forums, ce lieu avait inévitablement éveillé ma curiosité tant pour sa beauté, ses symboles, et son côté « secret » – même si cet aspect tend à se perdre, les coordonnées et itinéraires d’accès s’obtiennent aujourd’hui très facilement._OD06120_logoMais pour faire les choses « dans les règles », j’ai décidé de passer par les services d’un guide Hopi – non pas par peur des vaches qui errent dans ce dédale de pistes, mais surtout pour découvrir ce lieu pour ce qu’il représente vraiment pour la population Hopi.

Sur base de très bons retours d’expérience sur les forums, notre choix s’est porté sur Evelyn Fredericks – qui en plus d’être l’une des 3 seuls guides Hopi officiels, est une artiste de renom pour ses poteries et sculptures de cuivre.

Nous avons rendez-vous avec Evelyn à 9h. Elle est très sympa et le contact passe tout de suite. Malgré la pluie tombée hier soir, elle est confiante sur les conditions de la piste. Aujourd’hui le temps est couvert, et même fort gris aux alentours, mais on ne change pas le programme pour si peu !

Evelyn nous emmène tous les 5 à bord de son Toyota. Sur la route, elle nous en raconte un bout sur l’histoire des Hopis. D’abord nomades, ils sont devenus sédentaires quand ils ont commencé à cultiver le maïs, les haricots et la courge. Encore aujourd’hui, ils défendent une agriculture naturelle sans intervention extérieure ; même l’irrigation est proscrite ! Ce n’est pas pour rien que leurs traditions sont fortement axées sur l’eau et la pluie. Leurs danses visent à implorer le ciel. Initialement, les Hopis installaient leurs villages dans les fonds de vallées – naturellement plus humides et donc plus propices aux cultures. Mais à l’arrivée des contistadors espagnols, ceux-ci voulaient les convertir au Catholicisme, ce que les Hopis refusaient. Les tensions et batailles qui ont suivi obligèrent les Hopis à s’installer sur les hauteurs afin d’être moins vulnérables.

Nous arrivons au Blue Canyon par le sud. La piste est très roulante (30-40 mph), à l’exception des dernières centaines de mètre, où la section qui descend dans le canyon est plus technique. Au fond le wash est à sec, comme Evelyn l’avait prédit. C’est même dans du sable assez mou qu’il faut monter de l’autre côté, et ici le 4×4 est le bienvenu._OD06083_logoL’endroit est magique – comme je l’avais imaginé. Le soleil fait de timides apparitions, et je resterais des heures à tourner autour des formations multicolores et hoodoos. On se prend à pénétrer dans les fentes, mais ça ne mène jamais bien loin. D’après Evelyn, il y aurait quelques slots canyons de l’autre côté – mais celui-ci est moins accessible._OD06081_logo _OD06090_logoAprès une petite heure passée sur le site, il faut bien m’arracher à mon rêve et à mon appareil photo. Nous reprenons le Toyota, et Evelyn nous conduit cette fois au Dawa Canyon. Géologiquement moins joli, l’intérêt de ce canyon réside dans ses nombreux pétroglyphes_OD06128_logo _OD06127_logoPour terminer, Evelyn nous fait visiter l’atelier de Ramon, qui fabrique des bijoux en argent_OD06130_logoLe résultat est plutôt joli, et Madame craque sur une paire de boucles d’oreille !_OD06136_logoC’est avec un « hug » à la Hopi que nous quittons Evelyn. Je ne regrette pas du tout d’avoir fait appel à ses services aujourd’hui ; la journée fût très instructive ! L’après-midi est déjà entamée, nous déjeunons au restaurant du Hopi Cultural Center à Second Mesa – car il n’y a rien d’autres à 50 miles ! Dans le lobby, il y a une ligne du temps qui met en parallèle les événements clés des civilisations Hopi et Ouest-Européen / Américain.

1h45 de route plus tard, nous arrivons à Chinle pour deux nuits. Le temps est très orageux – nous ne ferons donc rien ce soir. Nous dédicacerons la journée de demain à la visite de Hope Arch et du Canyon De Chelly.

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