Zion NP: The Subway

« The Subway » – Dans le parc de Zion (Utah), ce passage creusé naturellement par l’eau se mérite! Tout d’abord, l’accès est limité à 80 personnes par jour, et en été les amateurs sont si nombreux qu’un système de loterie a été mis en place. Mais en ce début mars, c’est la basse saison: pas de loterie. Il suffit juste de réserver un permis sur internet. 80 permis délivrés par jour. Quand j’ai réservé le mien, 4 jours avant la date, il en restait encore 70 !
Je m’étais bien renseigné sur l’équipement nécessaire pour affronter les eaux glacées de la Left Fork of North Creek. Il était possible de le louer à Springdale juste à l’entrée du parc, mais comme je partais de Las Vegas ce matin, cela aurait rallongé de 45 minutes mon trajet… Je voulais arriver vers 10-11h au trailhead, donc j’avais finalement tout acheté avant mon départ ; une paire de chaussettes de plongée en néoprène 5mm et des simples chaussures de randonnée une pointure au-dessus pour une trentaine d’euros l’ensemble. J’avais juste omis un détail : le permis ! ben oui, sur internet on ne fait que le réserver, il faut venir le retirer au Visitor Center… à Springdale…
Mais mon jetlag a du bon, comme souvent, et je me réveille encore avant 5h du matin ce matin. Parfait, en quittant l’hôtel à 5h30 je pourrai être vers 9h au Visitor Center. Le long du dernier tronçon entre Virgin et Springdale, les ranches de vallée de la Virgin River offrent de magnifiques paysages : les vaches pâturant sous une lumière rasante dans ces prés vert-pâles, aux pieds d’arbres aux troncs gris où les jeunes feuilles commencent à pousser. Mais je ne prends pas le temps de m’arrêter pour les photos.
Après le retrait du permis et les explications et questions d’usage, j’arrive au trailhead vers 10h15. Le soleil se couche à 18h30, j’ai donc une belle marge pour les 7 heures prévues pour parcourir les 11km AR annoncés. Je me lance d’un bon pas à l’assaut du canyon, mais rapidement je constate que je manque de souffle… l’altitude… Je n’y avais pas pensé à celle-là : je ne suis pas encore acclimaté ! Je réduis le rythme, et m’engage dans la descente.
Le soleil donne généreusement, et je laisse vite tomber mon sweat-shirt. Arrivé au fond, c’est un paysage de désolation qui m’attend : de nombreux troncs, branches, ou amas de feuilles témoignent de la violence que le torrent peut avoir lors d’épisodes de flash flood…_PO03654_logoMalgré cette impression de chaos, la marche vers l’amont offre parfois un saisissant contraste : une végétation grise, émergeant à peine de son sommeil d’hiver, et des bassins colorant l’eau d’un ocre profond._PO03656_logo _PO03669_logoPar contre, impossible de trouver les traces de dinosaures présentes le long du trail ; malgré les coordonnées GPS encodées, et un quadrillage minutieux des lieux.
La randonnée est longue, et très éprouvante… Il faut escalader rochers, enjamber ou passer sous des arbres, chercher continuellement son chemin. Les moments où il faut marcher dans l’eau sont peu fréquents, mais l’équipement est indispensable. Je n’ai pas eu froid aux pieds ! Cela ne m’empêche pas de trébucher dans l’eau – et de me retrouver bien mouillé… La douceur et le soleil règlent ça rapidement. Il y a un peu de monde : je dépasse un groupe de 4 photographes mexicains équipés comme des baudets, et croise une bonne dizaine de personnes.
Au bout de près de 4 heures de marche éreintante, j’atteins les cascades en terrasse, signe que j’arrive au bout du tunnel_PO03682_logoEnfin, je devrais dire l’entrée du tunnel !_PO03697_logoLe site accessible en venant de l’aval se limite à ce tube coudé façonné dans la roche ; ce qui est vraiment peu au regard de l’effort pour y arriver !… Mais la couleur de l’eau, les bassins, et la lumière se réfléchissant sur les parois mouillées justifie le déplacement :_PO03702_logoEncore quelques photos en sortant du tunnel_PO03706_logo _PO03709_logoLa marche retour paraît plus rapide, mais pas moins difficile. Par contre, l’ascension pour remonter au bord du canyon fut un presque calvaire ! 8 heures au total, pour 18km parcourus d’après le GPS. Cela ne m’étonne pas beaucoup, car la plupart du temps on zigzague pour trouver la meilleure voie au travers des rochers. Rares sont les sections où on marche tout droit !
Allez, pour conclure je vous mets un autoportrait, pour vous montrer que j’en suis sorti entier, et fier de l’avoir fait !_PO03695_logo

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