Quand je reviens au chalet, il est déjà presque 9h et la tribu est réveillée. Il fait très frais ce matin, moins de 10°C… Notre temps est désormais influencé par le jet stream, qui pousse les masses d’air chaud et humide qui s’étaient bien installées sur l’intérieur beaucoup plus au sud.
Les enfants vont quand-même jouer sur la petite plage aménagée du Legion Lake, mais ils ne se baigneront pas. En fin de matinée, nous reprenons notre monture pour notre dernière visite majeure de notre chevauchée : Badlands National Park. Nous atteignons l’entrée est du parc au bout de 2 heures de route.
Nous restons à nouveau sans voix devant la beauté des paysages
Après avoir sillonné des jours durant entre les monts des rocheuses et les plaines du Wyoming, nous nous retrouvons dans un véritable désert… et tu comprends vite la signification du nom donné au parc : ces terres paraissent tout simplement inexploitables
Malgré l’inhospitalité des lieux, les Badlands ont pour nous une saveur particulière : après avoir été époustouflés par l’endroit probablement le plus vivant du monde – je veux dire Yellowstone, avec son activité géothermique, sa végétation omniprésente, sa faune qui ne manque pas de te dire qu’elle est chez elle, et ses foules de visiteurs… – en arrivant dans les Badlands, nos Ouest-émotions se retrouvent sans dessus-dessous…
Et nous devons nous rendre à l’évidence : alors qu’on passait de merveilleux moments à faire le plein de couleurs et remplir notre tableau de chasse, quelque part au fond de nous, l’Ouest nous jouait un vilain tour : et il nous le fait savoir aujourd’hui avec les Badlands : le désert nous avait cruellement manqué.
Comme à notre habitude, nous commençons notre découverte du parc par une rando, et ici ce sera le Medecine Root Trail, boucle de 6,4km. Nous nous garons sur l’Old Northern Road, et commençons la boucle par son côté nord, dans les herbes sauvages
Les enfants courent presque tout le long ; et quand on arrive à la jonction avec le Saddle Pass Trail, on comprend leur motivation : ils aspiraient qu’à une chose : affronter les monts d’argiles ; et ça crapahute de plus belle
Nous poursuivons ensuite avec la partie sud de la boucle, au plus près des décors qui nous narguaient au loin jusqu’ici ; le soleil fait une timide apparition, j’en profite pour les photos
On serait bien restés jusqu’au coucher de soleil dans les Badlands, mais nous avons une contrainte horaire : hier nous souhaitions assister à la comédie musicale Grease qui se joue dans le Playhouse salle de spectacle du Custer State Park ; mais quand nous nous sommes présentés au retour du Mont Rushmore, c’était complet… Nous avons donc pris nos tickets pour la représentation de ce soir…
A contre-cœur, c’est au pas de course que nous parcourons la scénique Loop Road vers l’ouest ; et malgré la vitesse au compteur du Yukon, c’est une succession de « waouw », et de « c’est beau », et « mais regarde moi ça… » des miles durant
La route se poursuit avec la Sage Creek Road, piste de 25 miles, où nous constatons que le désert est encore plus grand qu’on ne l’imaginait ; les décors s’étalent désormais à parte de vue
Ah là là, encore une claque les amis – combinée avec ce pincement au cœur qui me dit que la visite a été trop courte, expédiée en quelques sortes… nulle doute que le West Blues va encore faire mal cette année…